La France aborde une phase de normalisation épidémique avec prudence
Dans son point, hier, de l’épidémie de Covid-19, Santé publique France a fait état de 19.425 nouveaux cas de Covid, soit une nette baisse par rapport à la semaine dernière (24.853). Dans les hôpitaux la situation demeure stable, avec 11.120 personnes hospitalisées, dont 2.292 en soins critiques. Des chiffres qui viennent corroborer le sentiment exprimé par le Premier ministre Jean Castex dans la matinée, pour qui un retour à la vie normale se rapproche. Lundi, le président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, avait aussi estimé sur BFMTV que la France n’était "pas très loin du retour à une vie proche de la normale". Mais si la quatrième vague semble maîtrisée, à ce stade, des défis demeurent. La rentrée scolaire, d'abord, fait craindre un rebond épidémique. "Le regroupement scolaire est quelque chose de massif", s’inquiète sur RTL Bruno Lina, virologue et membre du conseil scientifique. "On parle de plus de 10 millions de personnes en France qui vont se retrouver dans des espaces clos." Parmi eux, 2 millions d’adolescents et 9 millions d’enfants sont non vaccinés, auxquels vont s’ajouter quelque 6 millions d’adultes, eux aussi non vaccinés, de retour dans les entreprises. Surtout, trop de personnes âgées et fragiles échappent encore à la campagne vaccinale: environ 750.000 personnes de plus de 75 ans (soit 12% de cette classe d’âge) n’ont pas répondu aux relances de l’Assurance-maladie. Et seuls 85% des octogénaires et au-delà ont reçu au moins une dose de vaccin. De même, selon les données de la Sécurité sociale, près de 15% des personnes à fort risque de complications (obèses, insuffisants cardiaques, diabétiques, personnes souffrant de maladies respiratoires, etc.) restent également dans l’angle mort de la campagne vaccinale.
(Le Figaro, Le Parisien, Libération – 1er septembre 2021; Le Point – 31 août 2021)