La Cour suprême américaine s’attaque à la pilule abortive

La Cour suprême américaine a annoncé mercredi se saisir de la question de la pilule abortive, après la décision de la cour d’appel de La Nouvelle-Orléans qui a restreint son utilisation. Si elle était confirmée, cela se traduirait notamment par un retour à une limite maximale de sept semaines de grossesse au lieu de dix pour bénéficier d'une IVG, une interdiction de l'envoi de la pilule abortive par la poste, et le rétablissement de l'obligation de prescription exclusivement par un médecin. Le président démocrate Joe Biden a rapidement fait savoir qu'il était "fermement" engagé pour défendre l'accès à l'avortement aux États-Unis. La pilule abortive, qui combine la mifépristone (RU 486) à un autre cachet, a été utilisée par 5,6 millions de femmes depuis son agrément par l'Agence américaine du médicament (FDA) en 2000. Son interdiction par la Cour suprême marquerait par ailleurs un empiètement inédit de la justice sur les missions de la FDA. "Cela aurait des implications importantes pour d'autres médicaments et ébranlerait probablement la capacité de l'industrie à s'appuyer sur la FDA et à se sentir en sécurité", alertait en avril dernier Laurie Sobel, directrice associée pour la politique de santé des femmes à la Kaiser Family Foundation.

(Le Point – 14 décembre 2023)