La contrefaçon de médicaments en procès à Marseille
Le procès de deux trafiquants de médicaments doit s'ouvrir ce lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille, second pôle judiciaire de santé publique en France. Ils sont accusés de tromperie aggravée par le danger qu'ils auraient fait courir aux patients en important entre 2006 et 2009 des médicaments falsifiés. Au cours des seuls quatre premiers mois de 2007, ils auraient acheminé depuis la Chine plus de quatre tonnes de deux médicaments dépourvus de principe actif ou grandement sous-dosés, voire remplacés par du sucre, précise Le Monde. Des produits qui auraient ensuite été revendus à des distributeurs grossistes de la chaîne d'approvisionnement de l'Union européenne. Il s'agissait notamment de contrefaçons de Plavix® (clopidogrel), un produit développé par Sanofi-Aventis et indiqué dans la prévention des risques cardio-vasculaires, et de Zyprexa® (olanzapine), fabriqué par l'américain Eli Lilly et prescrit contre la schizophrénie et les troubles bipolaires. Les deux laboratoires se sont constitués partie civile dans le procès. Eli Lilly a même participé au démantèlement du réseau international, en allant jusqu'à recruter un agent infiltré pour démasquer le patron d'un site de production situé à Tianjian, une usine licite où sont aussi fabriquées des contrefaçons. L'un des accusés, Arnaud Bellavoine, avait déjà fait l'objet de poursuites en Angleterre. En 2002, il avait ainsi été inquiété dans l'affaire Glaxo, en participant à la réexportation vers l'Europe d'antirétroviraux, vendus en Afrique à un prix réduit de 90% via des ONG.