La contre-attaque des laboratoires Boiron pour défendre l'homéopathie

Les dirigeants des laboratoires Boiron, Lehning et Weleda sont auditionnés ce mercredi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui, dans un avis provisoire, préconise de dérembourser l'homéopathie. Après des propos introductifs sur les enjeux de santé publique liés à l'homéopathie, ils devraient laisser des médecins experts s'exprimer pour défendre leur cause devant les cliniciens et membres d'associations de patients composant la commission. "Nos patients prennent beaucoup moins de tranquillisants, d'antibiotiques ou d'anti-inflammatoires. Et on peut penser que cela ne fait pas plaisir aux grandes multinationales de la pharmacie", explique ainsi le Dr Antoine Demonceaux, homéopathe et responsable du site SafeMed. Une nouvelle étape dans leur contre-attaque pour défendre l'homéopathie. Des responsables de Boiron ont en effet déjà été reçus à Matignon et au ministère du Travail. Ils devraient également voir Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, pour lui rappeler ses arguments économiques: "La France génère 60% du chiffre d'affaires du groupe Boiron, et un éventuel déremboursement menacerait un millier d'emplois", affirme le groupe. Pour gagner cette bataille, Boiron mise aussi sur l'opinion publique. "Des millions de Français se soignent avec ces produits", fait valoir le laboratoire qui, début avril, avec différents partenaires, a lancé une vaste campagne "Mon homéo, mon choix" dans les pharmacies, en invitant les patients à signer une pétition, déjà paraphée par 900.000 personnes.

(La Croix - 12 juin 2019)