La chute des marges des officines met en péril les plus fragiles
Après deux années exceptionnelles liées à la pandémie, les officines voient leur modèle économique fragilisé, rapporte Le Figaro. Si leur chiffre reste en progression (+ 1,1%, à 32,9 milliards d'€ sur les neuf premiers mois de l’année, selon IQVIA), il est d'abord tiré par la vente de produits onéreux autrefois distribués à l’hôpital, dont la marge des pharmacies est plafonnée à 98 €. Les volumes, eux, reculent nettement (-4,4%, contre +5,3% en 2023), aussi bien sur les médicaments remboursables (-1,4%), qui représentent deux tiers des revenus des pharmacies, que sur ceux hors prescription (-4%) et sur la parapharmacie (-6,2%). "Il y a moins de médicaments et de produits de parapharmacie qui sortent des caisses. Plusieurs moteurs de croissance ont disparu", résume Antoine Collet, responsable du panel Pharmacie de IQVIA France. Ces tendances impactent fortement la marge des établissements, en recul de 19,6% à 4,6 milliards d'€, en raison notamment du manque à gagner sur les vaccins et tests Covid, dont la profitabilité atteignait jusqu'à 1,2 milliard d'€, contre 84,2 millions cette année. Les petites officines indépendantes ou dont les propriétaires ne trouvent pas de repreneur sont particulièrement vulnérables à ce ralentissement économique. "Depuis 2008, nous fermions 15 pharmacies par mois. Depuis janvier, c’est passé à 28 en moyenne", constate Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). "Nous allons finir l’année avec 300 pharmacies en moins, contre 200 en moyenne les années précédentes."
(Le Figaro – 7 novembre 2023)