La Chine prise au piège de sa politique "zéro Covid"
Plusieurs villes chinoises ont annoncé hier un assouplissement des restrictions sanitaires, alors que la politique "zéro Covid" est de plus en plus critiquée. Un véritable exercice d'équilibriste pour Pékin, qui, après trois ans de propagande sur les dangers du virus, cherche désormais à "minimiser les craintes". Le mot d’ordre a été donné le 30 novembre par Sun Chunlan, vice-premier ministre en charge de la lutte contre la pandémie, qui a déclaré que la Chine se trouvait désormais dans une "situation nouvelle". Ainsi, à Canton, les autorités expliquent que "la Covid-19 n’est maintenant pas plus grave qu’un rhume saisonnier et [qu’] il n’y a pas lieu de paniquer". Toutefois, selon des épidémiologistes interrogés par The Observer, "le pays est mal préparé au risque d'une vague d’infections mortelles à laquelle il pourrait bientôt être confronté". La population chinoise est encore peu vaccinée, et, en conséquence de la politique "zéro Covid", "presque personne ne possède d’anticorps naturels à la suite d’une infection". Selon The Economist, le pays est pris au piège. Si le Sars-CoV-2 se propageait "sans entrave" sur le territoire chinois, les contaminations atteindraient un pic de 45 millions par jour et environ 680.000 personnes mourraient. "Et ce en supposant que tous les patients ayant besoin de soins intensifs en bénéficient (ce qui ne serait pas le cas)."
(La Tribune – 4 décembre 2022; Courrier International – 3 décembre 2022)