La Chine, moteur de la croissance de l'innovation biopharmaceutique

Le Figaro enquête à son tour sur la place grandissante de la Chine dans l'innovation médicale. "Il y a vingt ans, lorsque nous avons monté notre premier bureau en Chine, la pharmacopée traditionnelle y était encore dominante", se souvient Antoine Papiernik, président de Sofinnova. "Aujourd’hui, les biotech chinoises sont au top de la recherche médicale dans tous les domaines. Cela explique que 30% des deals se fassent désormais en Chine." Cette montée en puissance est particulièrement impressionnante dans le traitement du cancer, avec notamment l'ivonescimab, de la biotech chinoise Akeso, qui a démontré lors d'une étude publiée l'an dernier de meilleurs résultats que le Keytruda® (pembrolizumab), médicament le plus vendu au monde, contre le cancer du poumon avancé. L'an dernier, 39% des essais cliniques menés en oncologie étaient portés par des biotech chinoise, soit plus que leurs homologues américaines (32%) et européennes (20%), selon les données d'IQVIA. Parmi les facteurs de réussites, Le Figaro cite le retour en Chine de nombreux scientifiques formés à l'étranger, les larges subventions du gouvernement et une nette amélioration du cadre réglementaire. Les effectifs de l’autorité chargée d’approuver les médicaments, la NMPA, ont été renforcés, et "les règles d’approbation réformées de telle sorte qu’elles convergent avec celles en vigueur en Occident", explique Nicolas Dumas, associé chez Roland Berger. Il est ainsi devenu possible pour un laboratoire américain ou européen de réaliser les premiers essais cliniques en Chine, plutôt qu’aux États-Unis et en Europe. En quête de nouvelles molécules pour alimenter leur pipeline, les laboratoires occidentaux font aussi de plus en plus leurs emplettes en Chine. En 2020, seules 5% des transactions d’un montant supérieur à 50 millions de $ se concluaient en Chine dans le secteur de la pharmacie. C’est désormais 30%, selon Dealforma.

(Le Figaro – 11 juin 2025)