L’UE lance la bataille contre les variants du Sars-CoV-2

La Commission européenne a présenté hier un nouveau plan de lutte contre la propagation des variants de la Covid-19. Il sera coordonné par l'incubateur Hera (Health Emergency Response Authority), qui préfigure ce que sera la future agence européenne dédiée aux urgences sanitaires (équivalent du Barda américain), qui devrait voir le jour début 2023. Premier pilier du dispositif: la détection précoce des variants. Un domaine dans lequel l’UE accuse un retard certain: seulement 1% des cas positifs au Covid-19 font l’objet d’un séquençage génomique. L’objectif est d’atteindre les 5%. Une enveloppe de 75 millions d'€ est prévue pour mettre au point des tests spécialisés sur les nouvelles souches et 150 millions d'€ seront débloqués pour doper la recherche et les échanges de données sur ces variants. Deuxième pilier: l'accélération des autorisations des vaccins adaptés, de seconde génération. Le cadre réglementaire sera revu, avec un recours possible aux autorisations d’urgence. Et les nouveaux contrats passés avec les laboratoires incluront des clauses couvrant explicitement les variants. Dernier pilier enfin, la montée en puissance de la production de vaccins au sein de l'UE, qui a reçu aujourd'hui 33 millions doses contre 53 millions pour les États-Unis. "Le volet industriel n’est pas une mince affaire", a admis Thierry Breton, à la tête de la task force créée il y a dix jours pour mettre sous tension la trentaine de sites européens qui interviennent dans la production des vaccins et leur conditionnement. La Commission européenne a par ailleurs annoncé une nouvelle commande à Moderna pour 150 millions de doses supplémentaires, et 150 millions en option, et à Pfizer/BioNTech pour 200 millions de doses et 100 millions en option.

(Le Figaro, Les Échos – 18 février 2021; Le Point – 17 février 2021)