L’OMS accepte une enquête sur son action

L’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la première à se dérouler par visioconférence depuis sa création en 1948, s’est achevée mardi dans un climat de lourde incertitude sur son avenir. Les 194 Etats membres, Etats-Unis et Chine compris, ont adopté par consensus un texte réaffirmant son "rôle de chef de file" en temps de crise sanitaire et appelant à "lancer, au plus tôt, un processus d’évaluation impartiale, indépendante et complète" de la réponse apportée à l’épidémie de Covid-19. La Chine, dont la diplomatie offensive a récemment irrité plusieurs pays européens, s’est efforcée d’offrir un visage plus avenant à l’occasion de cette assemblée annuelle. Le président Xi Jinping a promis de consacrer, dans les deux ans à venir, 2 milliards de $ "pour aider les pays pauvres à lutter contre l’épidémie de Covid-19 et y financer la relance économique". Il s’est aussi engagé à ce que le monde entier bénéfice d’un éventuel vaccin chinois lorsqu’il sera disponible, ainsi qu’à créer un stock mondial de produits de santé et à développer les partenariats avec les hôpitaux africains. Les tensions autour de l’OMS ne semblent toutefois pas près de se résorber. En menaçant de lui couper les vivres, le président américain Donald Trump entend maintenir la pression afin que sa demande d’enquête sur les interférences chinoises au sein de l’Organisation ne s’enlise pas.

(La Croix, Le Figaro, Le Monde – 20 mai 2020)