L'innovation, seule réponse possible de la pharma à un environnement difficile
Le spectre de réformes de la santé aux États-Unis freine les perspectives du secteur pharmaceutique. "Que ce soit la perspective de négociations directes entre laboratoires et Medicare (système fédéral d’assurance santé), qui pèsera sur les prix des médicaments, l’évolution des seuils de couverture de dépenses de santé qui imposerait aux industriels de participer aux coûts des traitements les plus élevés ou de possibles révisions tarifaires imposées dix ans après le lancement d’un produit, l’inflexion est significative", note Eric Le Berrigaud. L'analyste senior à la banque Stifel souligne aussi le poids des barrières à l'entrée en Chine, ainsi que des contraintes budgétaires en Europe. "La seule vraie réponse pour les acteurs du secteur, c’est un flot régulier d’innovations", insiste-t-il. "La médecine de spécialité (cancer, maladies rares, système nerveux central, etc.) est toujours le segment le plus convoité, car ses contenus sont innovants, avec des situations de prix relativement protégées." En revanche, le secteur est plutôt protégé du risque d'une récession. "Il est peu soumis aux hausses de coûts énergétiques, les pressions sur les salaires sont limitées, et il n’y a pas de sujet sur les niveaux de revenus, qui sont tirés par les médicaments de prescription et le vieillissement de la population", ajoute Stephan Dubosq, gérant chez Kirao AM. En Bourse, le secteur affiche des performances très hétérogènes depuis le début de l’année. En queue de peloton, Pfizer et GSK (-27% et -17%), alors que Merck et AstraZeneca (+39% et +15%) caracolent en tête.
(Investir – 17 octobre 2022)