L'industrie pharmaceutique est appelée à se désengager de la Russie

Premier employeur étranger, les sociétés françaises ont reçu du Quai d’Orsay la consigne de couper les liens avec leurs partenaires russes. Le pays n’est plus un partenaire commercial, ont martelé les membres du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son ministre délégué auprès des Affaires étrangères, Franck Riester, devant une trentaine de représentants de grandes firmes. "Préparez-vous à ce que cela dure longtemps ! Pas plusieurs semaines ou plusieurs mois, mais plusieurs années…" ont-ils indiqué. Moscou prépare d'ailleurs sa réplique aux sanctions occidentales, qui pourrait entraîner la nationalisation de filiales françaises ou de participations étrangères, qui basculeront alors dans le giron russe. Un gel ou la saisie d'actifs, comme une usine, est aussi évoqué. Selon Olivier Dorgans, avocat spécialisé dans les sanctions internationales, les laboratoires pharmaceutiques ont de forts risques d’être visés. Dans une lettre ouverte publiée dimanche, des dirigeants de biotech, dont Ovid Therapeutics, BioMarin ou encore Blueprint Medicines, et des principales sociétés de capital-risque des sciences de la vie, appellent aussi leurs homologues mondiaux à "se désengager de l'industrie russe".

(Le Parisien, L'Agefi – 2 mars 2022)