"L'astate, si rare et si précieux pour traiter le cancer"

François Guérard, du centre de recherche en cancérologie de Nantes-Angers (CRCNA), revient dans Libération sur l'intérêt de l'astate-211 dans la prise en charge du cancer. Lorsqu'il se désintègre, cet isotope de ce radioélément libère une particule radioactive possédant une énergie suffisante pour détruire les cellules qu'elle traverse, ce qui en fait un candidat sérieux à l'élimination de tumeurs cancéreuses aujourd'hui difficiles à soigner. Trop rare à l'état naturel pour envisager une large utilisation, il peut toutefois être produit artificiellement à l'aide d'accélérateurs de particules, comme le cyclotron Arronax à Nantes, l'un des appareils les plus puissants au monde pour la production de radionucléides à visée médicale, explique François Guérard. Mais pour le rendre utilisable en médecine, encore faut-il trouver le moyen de le transporter au plus près des cellules cancéreuses. Une nouvelle méthode chimique mise au point par le Centre de recherche en cancérologie de Nantes et le National Cancer Institute (National Institutes of Health, Etats-Unis) pourrait enfin apporter la solution. L'ambition des chercheurs est de l'"accrocher" à des anticorps capables de repérer les cellules tumorales. Une étude clinique sera prochainement menée par le CHU de Nantes, en collaboration avec l'Institut de cancérologie de l'ouest dans le cadre d'un vaste programme de recherche autour du cyclotron Arronax et du Centre de recherche en cancérologie de Nantes-Angers.