L'Assemblée donne son feu vert à la dispensation protocolisée
Pour pallier le manque de médecins, les députés ont autorisé lors de l'examen de la loi santé des délégations de compétences aux pharmaciens. Ils vont ainsi pouvoir délivrer des médicaments sur prescription sans ordonnance de façon encadrée. Seules certaines affections seront concernées, comme les cystites aiguës et les angines. Les tests d'angine pratiqués en officine seront d'ailleurs remboursés à partir du 1er janvier. La Haute Autorité de santé va définir de son côté les protocoles de traitement pour les pharmaciens: quelles questions poser, les tests à réaliser, peut-on se passer de consulter, doit-on prendre un antibiotique et lequel... L'opération devra se faire dans le cadre d'un "exercice coordonné": maison de santé, équipe de soins primaires ou communauté professionnelle territoriale de santé. Avec un pharmacien formé, et un médecin traitant informé du traitement. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait pourtant jugé que la situation n'était "pas mûre" pour l'introduction du "pharmacien prescripteur". Mais selon Carine Wolf-Thal, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, c'est le grand débat national qui explique cette évolution: "Le thème de la santé s'est invité sans prévenir. Il y a une vraie attente de mesures concrètes et urgentes pour faciliter l'accès aux soins." Ce vote a toutefois provoqué la colère des syndicats de médecins, qui dénoncent une "perte de chance" pour leurs patients. Par ailleurs, les pharmaciens vont pouvoir prescrire des vaccins, dont la liste sera également précisée par décret, en commençant par la grippe saisonnière. Enfin, les expérimentations de "pharmaciens correspondants", qui vont leur permettre de renouveler les ordonnances ou ajuster les posologies pour les malades chroniques, seront directement généralisées.
(Le Parisien, Le Quotidien du Pharmacien, Les Echos - 25 mars 2019)