L'ANSM met en garde contre l'utilisation de la finastéride contre la perte des cheveux

L'ANSM profite ce mercredi d'une réunion avec le Collège national des médecins généralistes pour informer les professionnels de santé des risques liés à la finastéride, rapporte Le Parisien. Cette molécule, prescrite à 30.000 hommes contre la perte des cheveux, est à l'origine de certains effets indésirables. "Des cas de dépression et d'idées suicidaires nous ont été signalés en plus des troubles sexuels, déjà connus. Ces effets ne sont pas réellement prouvés, mais le principe de précaution s'applique", explique la docteur Caroline Semaille, directrice des médicaments anti-infectieux, en hépato-gastro-entérologie et en dermatologie à l'ANSM. Cette alerte vient notamment d'une enquête canadienne, menée auprès de 93 000 hommes de plus de 66 ans et publiée en mai. Elle montre une hausse du risque de dépression chez les patients qui prennent du finastéride, à cause des effets du traitement sur leur prostate. L'ANSM a aussi regardé de près les signalements d'effets indésirables en France. Il y en a eu une quarantaine en près de vingt ans. Mais ces chiffres ne sont pas pris à la légère. "On sait qu'ils sont sous-évalués, les Français n'ont pas ce réflexe de pharmacovigilance", reprend Caroline Semaille. Et, à l'échelle mondiale, 508 cas graves psychiatriques, dont 25 suicides, ont été recensés.

(Le Parisien - 8 novembre 2017)