L'ANSM appelle à la vigilance sur l'ibuprofène en cas d'infection
Dans un rapport publié jeudi, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur le risque d'aggravation de certaines infections (angine, otite, rhino-pharyngite, rhume...) en cas de prise d'ibuprofène ou de kétoprofène. "Dans la mesure où ces anti-inflammatoires masquent les signes d'infection, en faisant diminuer la fièvre par exemple, cela conduit à un retard de prise en charge de l'infection qui continue de se développer", explique au Figaro le Dr Philippe Vella, directeur du département des médicaments antalgiques à l'ANSM. "Par ailleurs, nous pensons que ces médicaments retardent l'arrivée des cellules du système immunitaire au niveau des sites infectés." Selon les résultats d'une enquête, "entre 2000 et 2018, 337 cas de complications infectieuses, dont 32 décès, ont été répertoriés pour l'ibuprofène et 46 cas, dont dix décès avec le kétoprofène", précise le Dr Philippe Vella. Les anti-inflammatoires ne doivent toutefois pas être écartés dans tous les cas. "Ils peuvent venir renforcer l'action du paracétamol et être utiles dans certains cas, comme une fièvre que l'on ne parvient pas à réguler correctement, poursuit le médecin. Mais il faut les utiliser à la dose minimale efficace, pendant une courte durée." L'ANSM rappelle ainsi que le traitement ne doit pas être prolongé plus de trois jours en cas de fièvre et cinq jours en cas de douleur.
(Le Figaro - 19 avril 2019; Le Point, Le Quotidien du Médecin - 18 avril 2019)