Inflation: la pharma tire la sonnette d’alarme
La hausse du coût de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement en matières premières frappent le secteur pharmaceutique. "En un an, nous constatons une inflation comprise entre 25 et 30% par rapport aux tarifs habituels, et des délais d’approvisionnement moyens qui ont quasiment doublé", explique le Leem, dans une note interne rapportée par Le Figaro. Ce document, réalisé à partir d’une enquête auprès des laboratoires, note une hausse moyenne de 31% des principes actifs, de 77% des solvants, mais aussi des prix de l’aluminium pour les blisters (+23%) ou des caisses en carton (+262%). De plus, l’augmentation des délais d’approvisionnement atteint des sommets pour certains intrants: jusqu’à +111% pour les principes actifs ou +194% pour les notices. Une situation qui met le secteur entre deux feux. "Dans un système de prix administrés, où l’augmentation des remboursements est fixée par l’État, nous n’avons pas la possibilité de répercuter les hausses de nos coûts", déclare un industriel. "Cela risque de poser problème pour la survie de certaines de nos entreprises. Avec des effets sur la production et les délais d’approvisionnement." Il évoque aussi la perte de compétitivité face aux pays à bas coût comme la Chine et l’Inde et le "risque que les efforts de relocalisation soient freinés net par la situation". Un message clair pour le gouvernement, qui finalise de son côté les arbitrages autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
(Le Figaro – 14 septembre 2022)