Grand âge: un accès aux soins inégal selon les régions
Une étude de la Caisse des dépôts publiée jeudi montre les inégalités d'accès aux soins des seniors selon leur lieu de vie. Comme la majorité de la population, les plus de 60 ans vivent plutôt dans les zones urbaines et dans les zones littorales. Mais ils sont proportionnellement plus nombreux que les autres classes d’âge dans les zones rurales ou peu denses. Or, l’accès aux professionnels de santé est plus compliqué à mesure qu’on s’éloigne des villes. Les seniors qui vivent à la campagne se retrouvent ainsi en première ligne face aux "déserts médicaux", définis comme des territoires où les habitants n’ont accès qu’à 2,5 consultations par an, alors que la moyenne nationale est de plus de 4 visites annuelles par habitant. Davantage encore que pour les médecins, l’accessibilité aux infirmiers et aux kinésithérapeutes est très inégale selon les régions. Dans la France de l’Ouest, excepté dans les zones littorales, leur implantation est très faible de la Normandie aux Pays de la Loire et jusqu’au Centre-Val de Loire. Les kinés sont également moins installés au sud de la Loire, dans une partie de l’Occitanie et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sans émettre de préconisations, l'étude met par ailleurs en lumière un constat paradoxal: "Dans les zones assez denses, plus la population d’une commune est aisée, plus l’accessibilité aux infirmières libérales est faible", relève Ronan Mahieu, directeur des études et statistiques à la Caisse des dépôts. "Une donnée pour laquelle nous n’avons pas d’explication." Mais qui montre que les seniors au niveau de vie modeste ne sont pas systématiquement les moins bien lotis
(Le Monde – 13 mai 2022)