France Biotech dénonce la complexité administrative de la recherche clinique en France

Entre les nouvelles molécules contre le sida et le cancer, l'immunothérapie, les futures techniques chirurgicales ou radiologiques, l'analyse intelligente des données de santé... 459 produits innovants de santé sont en développement ou commercialisés par des précurseurs français, indique France Biotech dans son bilan du Panorama France Healthtech 2017. Révélé hier soir, ce point d'étape s'accompagne d'une étude prometteuse réalisée par le Boston Consulting Group. En 2030, 11 millions de Français bénéficieront ainsi des innovations de ces start-up, 130.000 emplois directs et 250.000 emplois indirects auront été créés pour un nouveau marché de 40 milliards d'€ par an. Un scénario optimiste, qui se heurte aujourd'hui à certains obstacles, à commencer par celui de la recherche clinique. "68% de ces essais sont aujourd'hui réalisés à l'étranger", déplore Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech, dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé. "Faut-il se résigner à la chute des essais cliniques en France, avec des impacts dramatiques pour l'innovation médicale et l'excellence de notre système de soins ?". Un décrochage que la présidente de France Biotech explique"par des procédures d'évaluation et d'autorisation complexes, opaques et particulièrement lentes". Jusqu'à dix-huit mois sont nécessaires pour obtenir une autorisation d'essai en France, contre parfois un mois ailleurs. "Cette attente coûteuse pousse les entreprises vers l'étranger". Une perte de chance pour les patients et les hôpitaux, qui manquent l'investissement des entreprises. France Biotech a par ailleurs profité hier de la présentation de ce rapport pour remettre les Trophées de l'Entrepreneur en Santé. Le Trophée de l'Entrepreneur en biotech a notamment été remis à Gil Beyen, PDG d'Erytech Pharma.

(Le Parisien - 13 décembre 2017)