Face aux "frais cachés" du cancer, certains patients renoncent à des soins
A l'occasion ce lundi de la Journée mondiale contre le cancer, une maladie qui touche 400.000 Français chaque année, Le Parisien enquête sur les "frais cachés". A savoir, tous les produits indispensables aux patients pour contrer les effets de la maladie, mais qui ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale et les mutuelles. "Je ne supporte pas qu'on ajoute à la souffrance physique et morale des patients des freins financiers et administratifs. J'ai rencontré des tas de femmes qui n'avaient pas les moyens, ça me met hors de moi", déplore Christel, en rémission d'un cancer du sein, qui vient d'envoyer une série de missives destinées notamment au président et à la ministre de la Santé. Elle cite une liste de dépense qui affecte son budget: gels douche hypoallergéniques pour préserver sa peau (15 €), pots de crème hydratante contre les brûlures (18 €); soutiens-gorge sans armature après sa mastectomie (56 €) ou encore une perruque, payée 499 € et remboursée 125 €. L'addition ne s'arrête pas là. "La franchise médicale fait que nous participons à hauteur de 1 € lors d'une consultation chez un généraliste, de 2 € lors d'un transport en ambulance, de 4 € pour une prise de sang." Selon Emmanuel Jammes, de la Ligue contre le cancer, le risque est pour certains de renoncer à des médicaments ou à des soins. "Pour des cancers de la face ou du cou, il est préconisé des soins dentaires qui, aberration, ne sont pas toujours pris en charge ! Cela peut coûter des milliers d'euros. Certains y renoncent."
(Le Parisien - 4 février 2019)