Face aux déserts pharmaceutiques, le temps long de l'administratif

L'inquiétude grandit sur les déserts pharmaceutiques, qui gagnent du terrain en France. "Depuis 2007, 4.000 pharmacies ont disparu et 2023 a été la pire année en enregistrant 300 fermetures", déplore Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Les réponses politiques arrivent toutefois lentement. Ainsi, une mesure de janvier 2018, permettant de faciliter l’implantation des pharmaciens dans les territoires ruraux, vient tout juste de faire l'objet d'un décret. Concrètement, ce texte autorise l’ouverture d’une officine sur un territoire de moins de 2.500 habitants, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors, explique Le Figaro. Ce régime dérogatoire vise en particulier les ensembles de communes contiguës. Pour Claire Peigné, élue de Morancé (Rhône), ce décret constitue "une indéniable avancée". "D’autant que la pharmacie devient de plus en plus la porte d’entrée du patient dans le parcours de soins." Mais il faudra encore attendre l'inventaire par les ARS des territoires dits "fragiles", avant que de nouvelles officines voient le jour. "On espère que les ARS rendront leur copie d’ici à la fin de cette année", souligne le président de la FSPF. Mais c’est un travail minutieux qui attend ces administrations spécialisées. "Car il ne faudrait pas que l’arrivée d’une nouvelle officine sur un territoire mette en difficulté une autre déjà en place plus loin", fait falloir Bruno Maleine du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Pour Claire Peigné, ce décret est par ailleurs loin de tout régler. "Il faut que tous, État et collectivités, continuent à travailler sur l’attractivité des territoires, c’est évident."

(Le Figaro – 18 juillet 2024)