Essais cliniques: France Biotech alerte sur la baisse d'attractivité de la France
Les données de la "EU Clinical Trials Register", le registre européen des essais cliniques sur de nouveaux médicaments, montrent que la France est désormais dépassée par la plupart des autres grands pays européens. Elle arrive à la 7e place pour les essais cliniques de phase III, avec 1.686 études rapportées, derrière l'Allemagne (4.484), l'Espagne (3.649), le Royaume-Uni (3.281), l'Italie (3.113), la Belgique (2.329) et les Pays-Bas (1.763). La France est également 7e pour les études de phase II et 6e en phase I. "La place de la France, en queue de peloton, loin derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni et même la Belgique, est un constat inquiétant", indique Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech. Une tendance qui s'explique notamment par les freins réglementaires à l'innovation dans les domaines du médicament et une évaluation inadéquate du bénéfice-risque. Avec des conséquences importantes: "un accès retardé aux nouveaux traitements en cours d'investigation clinique pour les patients, une incitation à la délocalisation des entreprises innovantes et une moindre visibilité des médecins et chirurgiens français" dans les publications internationales, ajoute Maryvonne Hiance. Sans oublier le manque à gagner pour les hôpitaux français. "Pour un essai clinique, les entreprises innovantes de la santé financent un hôpital ou une clinique environ 15.000 € par patient. Sur la base du différentiel avec le Royaume-Uni, où sont réalisés aujourd'hui deux fois plus d'essais cliniques qu'en France, et avec une moyenne de 50 patients par expérimentation, le manque à gagner pour les hôpitaux et cliniques français approche les 2 milliards d'€ !"