ESMO: les anticorps conjugués gagnent du terrain en oncologie
Le Figaro décrypte les grandes tendances du marché de l'oncologie, selon les présentations du congrès de l’ESMO, qui ferme ses portes ce mardi. L’immuno-oncologie d'abord, qui permet au système immunitaire de l’organisme de réapprendre à identifier et à détruire les cellules cancéreuses, tire toujours la recherche. Après avoir représenté 66 milliards de $ de revenus l’an passé, ce segment pourrait atteindre 180 milliards en 2026, selon les prévisions de GlobalData. Parmi ses blockbusters, le Keytruda® (pembrolizumab) du géant américain Merck/MSD, qui a présenté des résultats positifs dans le cancer du sein métastatique. Mais d’autres catégories de médicaments gagnent du terrain. Parmi elles, les "anticorps conjugués", capables de cibler avec précision les cellules cancéreuses afin de les détruire. Cette classe émergente de traitements, qui a fait l’objet de nombreuses acquisitions ces derniers mois, pourrait peser 20 milliards d'€ d’ici à 2030, selon les experts. Un potentiel illustré par Enhertu® (trastuzumab deruxtecan), d'AstraZeneca et Daiichi Sankyo, qui a démontré 72% d’efficacité supplémentaire face à Kadcyla® (trastuzumab emtansine) de Roche, dans le traitement d’un type de cancer du sein métastatique. "Si on combine les anticorps conjugués à de l’immuno-oncologie, ça pourrait permettre de faire un pas en avant significatif dans le traitement de certains cancers", ajoute Jean-Jacques Le Fur, spécialiste du secteur chez Bryan, Garnier & Co.
(Le Figaro – 21 septembre 2021)