Entre hôpitaux publics et privés, une coopération inédite

Les établissements privés ont déprogrammé les opérations non urgentes et augmenté leurs capacités en lits pour prêter main-forte aux hôpitaux publics dans la lutte contre le coronavirus. Les hôpitaux et cliniques privés d'Ile-de-France disposent désormais de 450 lits de réanimation, contre 180 habituellement. Atika Alami, directrice générale du territoire des Yvelines et du Val-d’Oise du groupe Vivalto Santé, vante une "synergie modèle" avec le public et le SAMU. Il y a trois semaines, ses neuf établissements, dont le Centre hospitalier privé de l’Europe, au Port-Marly, et le Centre hospitalier privé Sainte-Marie, à Osny, ne disposaient d’aucun lit de médecine Covid. Ils en comptent désormais 100. "Aujourd’hui, 100% des patients qui sont dans nos lits de réanimation Covid sont des transferts du public, et 80% de ceux qui occupent des lits de médecine Covid viennent des établissements du public", précise-t-elle. "Globalement, les relations entre dirigeants d’établissements publics et privés se passent très bien, entre médecins aussi", constate Philippe Tourrand, vice-président du groupe Louis-Pasteur, qui regroupe cinq cliniques sur le territoire lorrain (900 lits) et a lui-même accueilli des patients de Mulhouse et de Colmar. "Par contre, je trouve scandaleux de voir des patients envoyés à Toulon, à Bordeaux ou dans l’Ouest alors que nous avons fait de gros efforts pour vider nos établissements et arrêter toutes nos activités."

(La Croix, Le Monde – 1er avril 2020)