En Australie, des influenceurs provoquent une pénurie d'antidiabétiques
Des "influenceurs" font la promotion sur les réseaux sociaux de médicaments antidiabétiques, notamment le sémaglutide (Ozempic®) utilisé contre le diabète de type 2, pour la perte de poids. Le traitement est devenu tellement populaire que l'Australie fait face depuis plusieurs semaines à une pénurie, au grand dam des malades. "L'augmentation de la demande est due à de nombreuses prescriptions pour la prise en charge de l'obésité, pour lesquelles l'Ozempic® n'est pas indiqué", pointe dans un communiqué la Therapeutic Goods Administration, qui dénonce une pénurie qui "affecte de manière significative" les patients. "Je n'ai malheureusement pas vu ce médicament dans le réfrigérateur de ma pharmacie depuis un certain temps", témoigne Anthony Tassone, président de l'Ordre des pharmaciens d'Australie. "Selon les avis de pénurie, le nouveau stock pourrait ne pas être prévu avant la mi-juin." Les médecins rappellent en outre que la prise de ce médicament pour la perte de poids n'est pas anodine, avec un risque d'effets secondaires, dont des vomissements. Le médicament n'est pas non plus conseillé pour les femmes enceintes ou allaitantes. L'affaire témoigne par ailleurs de l'exposition grandissante de certains médicaments sur les réseaux sociaux, via les "influenceurs". Au Royaume-Uni, une soudaine pénurie de traitements hormonaux substitutifs s'est déclarée le mois dernier, après le témoignage des présentatrices de télévision Davina McCall et Mariella Frostrup sur leur expérience de la ménopause.
(Slate – 2 juin 2022)