Du laboratoire artisanal au géant du biosimilaire: la success-story de Biocon

Les Echos s'intéressent au laboratoire indien Biocon, créé en 1978 par Kiran Mazumdar-Shaw, qui voulait initialement produire des enzymes pour l'industrie agroalimentaire. Le tournant vers le médicament biosimilaire s'engage en 1998 avec l'insuline. La demande est alors massive, notamment en Inde, où les diabétiques doivent encore s'injecter de l'insuline d'origine animale. Biocon se met alors en tête d'abaisser drastiquement les coûts de production et parvient en l'espace de quatre ans à produire à bas coût de l'insuline humaine, la première fabriquée directement en Inde. Dans la foulée, l'entreprise commence à fabriquer de la lovastatine, un médicament qui soigne le cholestérol. En 2007, Biocon décide ainsi de se consacrer uniquement au médicament et vend son business d'enzymes au danois Novozymes pour 115 millions de $. Un financement qui leur permet de poursuivre sa stratégie d'innovation, à rebours des autres grands groupes pharmaceutiques indiens, concentrés sur la production de génériques à bas coût. En multipliant les partenariats de recherche, notamment avec La Havane, les lancements de produits, et ses marchés, Biocon devient ainsi un géant du secteur, qui emploie aujourd'hui 400 chercheurs. Signe de ce basculement, son rachat, en 2022, de la branche biosimilaire du géant américain Viatris pour 3 milliards de $. L'entreprise s'ouvre ainsi les portes d'un marché prometteur. Aux Etats-Unis, les dépenses de santé explosent et les patients, comme les autorités fédérales, cherchent à limiter la facture. Prochain étape pour l'entreprise, les traitements de l'obésité, avec un premier feu vert pour un biosimilaire attendu au Canada dès septembre. 

(Les Echos – 21 août 2025)