Docétaxel : l'ANSM s'interroge sur un problème de pratiques médicales
Le Monde a consulté les premiers résultats de l'enquête de pharmacovigilance sur le docétaxel, un anticancéreux à 'origine de 48 décès depuis le début de la commercialisation de ce médicament en 1996. Selon le journal, le rapport tend à mettre hors de cause le médicament lui-même, que ce soit le Taxotère®, le médicament original de Sanofi, ou ses génériques parfaitement conformes. Il évoque la piste d'un problème de pratiques médicales, sur les modalités de prescription et d'utilisation du docétaxel. L'hypothèse est toutefois rejetée par les cancérologues, qui appliquent de manière stricte des protocoles de traitement reconnus au plan scientifique sans laisser une grande part à l'improvisation. D'autres facteurs, comme un plus grand taux de notification des effets indésirables, sont étudiés. "En cancérologie, l'époque où existait une grande tolérance à la survenue d'effets indésirables chez les patients traités en raison de la gravité de leur maladie est révolue. Les oncologues nous les signalent quasi systématiquement, même ceux qui ne sont pas graves", indique un responsable de pharmacovigilance. En attendant des réponses claires, les praticiens font face à l'angoisse de leurs patientes. Beaucoup ont décidé de substituer le docétaxel par le paclitaxel. Toutefois, ce changement de traitement n'est pas sans poser de problèmes. Au lieu de recevoir une injection de docétaxel toutes les trois semaines, les patientes doivent se déplacer chaque semaine pour le paclitaxel. Sans compter les surcoûts de prise en charge. (Le Monde - 28 avril 2017)