Des addictologues dénoncent l'absence de soutien du gouvernement aux campagnes contre l'alcool
Dans un courrier, 53 addictologues de toutes les universités de France réclament expressément au ministre de la Santé Aurélien Rousseau d’afficher son soutien sans équivoque au Défi de janvier, le mois sans alcool. Car le doute l’emporte, comme le montre la lettre citée par Le Parisien: "Il apparaît que la confiance envers le gouvernement pour mener une politique cohérente et résolue est sérieusement altérée." Alors même que l'alcool provoque 41.000 morts par an en France, déplore le Pr Olivier Cottencin, président du Collège universitaire national des enseignants d’addictologie à l’origine de ce courrier. Autre signataire, l’addictologue Amine Benyamina, qui rappelle qu'une réduction de la consommation d'alcool permet aussi de mieux dormir, de diminuer sa tension artérielle et le taux de sucre dans le sang. "On ne comprend pas que le ministère ne soutienne pas une campagne en faveur de la santé." Les addictologues dénoncent aussi les pressions des lobbys du vin que ce soit sur l'organisation du Défi de janvier, avec la promesse en 2019 d'Emmanuel Macron de ne pas soutenir l'initiative, ou sur des campagnes plus classiques. En janvier, Vin et Société, a ainsi écrit une missive incendiaire à Emmanuel Macron après la diffusion d’un spot de prévention durant les fêtes. Il montre des personnes qui trinquent en répétant "santé", avant un slogan qui interroge: "C’est pas un peu absurde de se souhaiter une bonne santé avec de l’alcool ?" Le clip ne sera jamais rediffusé. Fin septembre, un autre spot apparaît. Et il indigne les soignants en appelant à "boire aussi de l’eau" lorsqu’on consomme de l’alcool…
(Le Parisien – 12 décembre 2023)