Dépenses de santé: une trajectoire sous haute pression
Les Echos reviennent sur la dernière note du Haut Conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS). Publiée la semaine dernière, elle met en doute les prévisions d'évolution des dépenses d'assurance-maladie du gouvernement compte tenu de la crise que traverse le secteur. L'objectif de dépenses (Ondam) est en effet attendu en hausse de 3,5%, soit un niveau inférieur à l'inflation anticipée (4,3%), qui anticipe toutefois sur une nouvelle baisse du fardeau de la Covid-19. Au-delà, l'exécutif a prévu une augmentation des dépenses de 2,5% par an en moyenne, jusqu'en 2026. Mais la trajectoire sera difficile à suivre, alors que l'hôpital, malgré les investissements du Ségur, peine toujours à recruter. Le gouvernement est par ailleurs sous pression pour renforcer l'accès aux soins dans les déserts médicaux. Les mouvements de grèves et les interpellations en témoignent: les professionnels de santé attendent de nouvelles mesures fortes. Dans ce contexte, le HCFiPS attend de nouvelles revalorisations et des investissements pour compenser les effets de l'inflation. "Par le passé, l'Ondam a toujours progressé plus rapidement que les prix, même si le différentiel pouvait être mineur certaines années", rappelle le conseil, qui ne serait pas surpris d'"une révision de l'Ondam par rapport à sa construction initiale".
(Les Échos – 21 décembre 2022)