Décision du Conseil d'Etat: vers un élargissement de l'obligation vaccinale ?
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé mercredi qu'elle avait saisi les services de son ministère et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour mettre en oeuvre la décision du Conseil d'Etat sur l'accès aux seuls vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos et poliomyélite), dans le délai imparti de six mois. Un objectif difficile à tenir: "Personne ne peut raisonnablement penser que l'Etat puisse de nouveau proposer en six mois ce vaccin qui n'existe plus et qui n'existe nulle part ailleurs", explique au Figaro Daniel Floret, l'ancien président du Comité technique des vaccinations (CTV). "Il faudrait élaborer un nouveau vaccin, ce qui nécessiterait des essais cliniques, une autorisation de mise sur le marché, une nouvelle chaîne de production...", ajoute-t-il, estimant que ce vaccin n'était plus utilisé en 2008 que par 2% à 3% des familles françaises. De même, si les pouvoirs publics "envisageaient la production d'un nouveau vaccin DTP, il faudrait aux laboratoires une dizaine d'années pour le mettre au point", confirme une porte-parole de Sanofi. Le groupe pharmaceutique, qui rappelle être un "partenaire de la santé publique", dit attendre "les conditions de mise en oeuvre de la décision du Conseil d'Etat". Il précise toutefois que la France est le seul pays en Europe à demander aujourd'hui un vaccin trivalent, tous les autres font appel aux vaccins hexavalents ou pentavalents. Il semble donc plus probable que "la législation évolue en élargissant le champ des vaccinations obligatoires".