De nouveaux traitements prometteurs contre les cancers de l'enfant

Les cancers de l'enfant affichent des taux de survie à cinq ans qui dépassent les 80%, et même 85% quand il s'agit de leucémies. "Beaucoup d'avancées importantes ont été réalisées entre les années 1970 et 1990, mais, depuis, les progrès sont plus lents", précise le Pr François Doz, spécialiste des cancers pédiatriques à l'Institut Curie (Paris). Des résultats d'essais cliniques présentés lors du congrès de la société américaine de cancérologie (Asco), à Chicago, apportent cependant des espoirs sérieux de pouvoir soigner une partie des 20% de cancers de l'enfant qui restent meurtriers. Deux molécules, l'entrectinib (laboratoires Roche) et le larotrectinib (Bayer) ont en effet montré leur efficacité contre les tumeurs qui comportent une particularité génétique, appelée fusion NTRK. "Ces fusions NTRK sont des altérations génétiques qui donnent naissance à un éventail de tumeurs solides, dont plusieurs cancers de l'enfant", indique le spécialiste. Ainsi, le larotrectinib s'est révélé efficace contre les tumeurs de 94% des enfants porteurs du bon marqueur génétique, et l'entrectinib a obtenu un taux de réponse de 100%. Une efficacité qui semble en outre durable. Si les fusions NTRK représentent moins de 5% des cancers pédiatriques, cette stratégie de médecine de précision pourrait rapidement être élargie, grâce au séquençage du génome, qui permet d'identifier les anomalies génomiques pouvant être visées par des thérapies ciblées. En France, le programme AcSé, facilite ces initiatives. Il autorise l'utilisation de ces thérapies ciblées, non pas en fonction de l'indication, mais des anomalies génomiques identifiées. Il a déjà permis de traiter avec des molécules innovantes, seules ou en association, "101 enfants en échec thérapeutique", précise l'Inca.

(Le Figaro - 4 juin 2019)