Covid-19 : l’OMS annonce la fin de l’état d’urgence
L'OMS a annoncé, vendredi, par la voix de son directeur général Tedros Ghebreyesus, la levée du niveau maximal d’alerte mondiale face à la Covid-19, rapporte Le Monde. Même si, a-t-il tempéré, des millions de personnes continuent d’être infectées ou réinfectées par le SARS-CoV-2 et que des milliers de personnes en meurent encore chaque semaine. "Ce virus est là pour durer, il continue de tuer." L'organisation n'a d'ailleurs pas décrété la "fin de la pandémie", comme certains l’anticipaient. "Le temps n’est pas venu. Il existe encore une menace", précise Michael Ryan, directeur des situations d’urgence de l’OMS, qui pointe un risque d’émergence d’un variant plus pathogène. L'épidémiologiste Arnaud Fontanet appelle de son côté les États à une meilleure préparation. "Toutes les conditions sont réunies pour qu’une autre pandémie survienne", prévient-il. Principaux candidats: les virus respiratoires (grippe, coronavirus…) et les arbovirus, mais aussi la fièvre jaune, dengue, Zika, virus du Nil occidental, encéphalite à tique, chikungunya… D'une forte portée symbolique, l'annonce de l'OMS est aussi l'occasion d'insister sur l'urgence désormais de relancer les autres soins et programmes de santé à travers le monde. En France, environ 3,5 millions de séjours hospitaliers n’ont pas été effectués entre mars 2020 et fin 2022, selon la Fédération hospitalière de France. Les retards de diagnostic de cancers, entre mars et juillet 2020, pourraient entraîner 1.000 à 6.000 décès supplémentaires dans les années à venir, avance la Fédération Unicancer. L’activité de greffes d’organes, elle, a chuté de 25% sur l’année 2020. À l’échelle mondiale, la pandémie a par ailleurs privé d’un ou plusieurs vaccins 67 millions d’enfants entre 2019 et 2021. Conséquence directe: le nombre de cas de rougeole a doublé l'an dernier, tandis que le nombre d’enfants paralysés après avoir contracté la poliomyélite a augmenté de 16%.
(Le Monde – 9 mai 2023)