Complémentaires santé: la hausse annoncée de 10% agace l’exécutif
Après avoir annoncé des hausses de prix de 8% à 10% pour 2024, les complémentaires santé sont convoquées ce vendredi par le ministre de la Santé. Si "une augmentation de 4% à 5% serait logique, 8%, ça n’a pas de sens, 10% a fortiori", a déjà mis en garde Aurélien Rousseau sur France 3. Interrogé sur d’éventuelles sanctions à l’encontre des mutuelles, le ministre a botté en touche: "Je ne sais pas, on va d’abord avoir la discussion» avec elles." Les mutuelles pointent de leur côté le poids de l'inflation et des transferts de charges de l’Assurance-maladie. Un coût relativisé par l’Assurance-maladie, qui rétorque que le transfert dentaire étalé sur deux ans (2023 et 2024) ne représente que 1,6% des dépenses couvertes par les organismes complémentaires. En outre, "l’Assurance-maladie prend en charge à 100%, chaque année, 300.000 à 400.000 patients en affection longue durée (ALD) supplémentaires", observe Thomas Fatôme, son directeur général. Le taux de remboursement moyen du médicament par la Sécurité sociale tend également à augmenter, alors que l'innovation prend plus de place dans les dépenses. Au-delà des charges, les frais de gestion de plus de 6 milliards d'€ des complémentaires, pour 30 milliards de remboursements, sont pointés. D’autres soulignent des réserves prudentielles supérieures aux exigences réglementaires, des dépenses de sponsoring sportif inadaptées… Éric Chenut, président de la Mutualité française, espère toutefois une discussion constructive. "Plutôt que de nous mettre dos à dos, nous souhaitons travailler de concert avec le gouvernement, l’Assurance-maladie et tous les acteurs. C’est à ça que doit servir le comité de dialogue."
(Le Figaro, Le Parisien – 15 décembre 2023)