"Comment la pharmacie s'approprie le Big Data et l'intelligence artificielle"
La nomination d'un directeur numérique au sein du groupe Sanofi témoigne de son apport non seulement dans la production, mais aussi dans la recherche clinique. Ameet Nathwani est en effet également directeur médical du laboratoire français. Il aura pour mission de marier le développement de médicaments avec les technologies numériques et le Big Data. L'industrie pharmaceutique a désormais la certitude que numérique et développement des médicaments doivent s'intégrer ensemble. En 2018, une quinzaine d'accords ont été signés par le secteur avec des start-up d'intelligence artificielle comme Berg, Exscientia ou Aktana, outre les premiers partenariats plus anciens et très médiatisés avec les Gafa, soulignent Les Echos. Roche s'est distingué de son côté en complétant l'acquisition en juin de dernier, pour 2,4 milliards de $, de la société américaine Foundation Medicine, dont il détenait déjà, depuis trois ans, 56%. L'entreprise, qui dispose d'une base de données génomiques issue de 220.000 patients, développe des outils au service de la médecine personnalisée, notamment des tests permettant d'identifier les mutations et les biomarqueurs des tumeurs. A terme, le numérique devrait s'imposer dans l'analyse rétrospective et en temps réel des masses de données recueillies lors des essais cliniques. Il permettra alors de réduire le temps et le coût des essais cliniques. A plus court terme, le numérique doit permettre d'identifier plus facilement les catégories de patients susceptibles de bénéficier d'un traitement, comme Pfizer qui recherche un sous-groupe de patients souffrant d'une forme particulière d'insuffisance cardiaque. Ou Novartis, dont le projet baptisé Data42 recourt à l'intelligence artificielle pour exploiter les données d'essais cliniques accumulées au cours des vingt dernières années.
(Les Echos - 25 mars 2019)