Brexit : la fin des importations parallèles de médicaments pour le Royaume-Uni ?
Donner un coup de pouce au financement du NHS était l'une des promesses de campagne qui a porté la victoire du "oui" au Brexit. Et pourtant, le système de santé britannique risque de souffrir de cette sortie, avec une hausse des prix des médicaments. La chute de la livre sterling pourrait en effet augmenter le montant des factures des produits étrangers, et notamment ceux achetés en Europe. Le Royaume-Uni est le deuxième plus grand importateur parallèle de l'UE, derrière l'Allemagne, selon un récent rapport d'IMS. L'achat de médicaments dans des pays européens où les tarifs sont moins élevés permettrait de réduire de 7 à 10% le coût des médicaments innovants. Les économies sont certainement plus importantes encore, car si le gouvernement paie un prix fixe aux grossistes, il récupère également une partie de ses paiements, via les taxes notamment. Selon les grossistes interrogés par le Wall Street Journal, un taux de change d'environ 1,26 euro pour 1 livre est nécessaire pour assurer la rentabilité de leur activité. Mais il est désormais de 1,19 euro, d'où la vente à perte d'une partie des stocks actuels. D'autant qu'il leur est impossible d'augmenter les prix, qui seraient alors trop proches de ceux du Royaume-Uni pour intéresser le NHS. Le risque de voir de nouvelles barrières douanières entre le pays et l'UE est ensuite une crainte importante. "Si nous restons dans le marché unique, le commerce parallèle va se poursuivre", indique Rowan Freeland, spécialiste de la propriété intellectuelle. "Sinon, l'avenir de ces importations dépendra de la législation négociée par le gouvernement pour préserver ses droits".