Au Liban, les infrastructures défaillantes aggravent l’épidémie de choléra
Plus de 1.400 cas de choléra, à l'origine de 18 décès, ont été recensés au Liban depuis la réapparition de la maladie, début octobre. Une flambée difficile à contrôler face à des infrastructures totalement défaillantes. Dans le nord du pays en particulier, les habitants redoutent une contamination des eaux et des aliments. "On a un cocktail explosif: les infrastructures ne fonctionnent pas. La municipalité n’a plus les moyens d’assurer les services, comme le ramassage des déchets. Et la pauvreté complique l’accès à des sources sûres d’eau", s'inquiète Nahed Saadeddine, directrice d'un dispensaire installé dans le centre-ville de Bebnine. Des cas suspects de choléra y sont traités, avant d’éventuels transferts vers un hôpital public. Le ministère de la Santé a annoncé qu’il prenait en charge le traitement. Cela ne suffit pas à rassurer les habitants. "Les gens ont très peur du choléra. Ils redoutent de ne pas être admis à l’hôpital, et de mourir", glisse Suzanne Eid, qui travaille au dispensaire. La source de choléra analysée au Liban est, selon l’OMS, "similaire à celle qui circule en Syrie", où les Nations unies dénombraient, au 25 octobre, 75 morts et plus de 20.000 cas suspects. Cela accrédite la thèse d’une transmission par les mouvements humains à la frontière.
(Le Monde – 7 novembre 2022)