Au cœur de la course de l'Institut Pasteur au vaccin anti-Covid-19
La course à l’immunité contre le Sars-CoV-2 s’accélère et se resserre autour d’une dizaine de vaccins. Moderna, BioNTech ainsi que l'Université d'Oxford, en partenariat avec AstraZeneca, font aujourd'hui la course en tête. En France, outre les travaux de Sanofi, l'Institut Pasteur avance aussi à grands pas. Depuis le début de l’épidémie, pas moins de 400 chercheurs ont délaissé leurs travaux pour se concentrer sur l'épidémie. La première phase clinique sur l’homme de son vaccin le plus avancé, en partenariat avec le groupe MSD, va débuter dans quelques jours. Il s'agit d'un dérivé atténué du vaccin de la rougeole. Son patrimoine génétique a été modifié pour qu’il produise une protéine du coronavirus. "Pour l’instant, on sait, comme les deux autres vaccins sur lesquels on travaille, qu’il provoque une réaction immunitaire chez la souris et la production d’anticorps", explique au Parisien Olivier Schwartz, le directeur de l’unité virus et immunité. Mais la question aujourd’hui est de s'assurer de sa bonne tolérance. Les phases II et III permettront ensuite de savoir si cette immunité protège bien du virus. "Par rapport à d’autres, on a du retard", reconnaît le directeur scientifique Christophe d’Enfert. "Mais, pour l’instant, tout se passe relativement bien et on démarre même la phase I plus tôt que prévu." Si son développement se passe bien, sa commercialisation pourrait se faire dès mars 2021.
(Le Parisien – 17 juillet 2020)