Anticorps monoclonaux: une révolution incomplète contre les allergies sévères
Le Figaro salue la révolution des anticorps monoclonaux contre les allergies sévères. "Nous avons pu proposer des solutions à des patients qui souffraient à la fois de leur asthme et des doses très élevées de corticoïdes indispensables pour le supporter", raconte le Pr Cindy Barnig, pneumologue au CHU de Besançon. Extrêmement coûteux, ces traitements sont cependant réservés aux patients dont la maladie est sévère et non contrôlée par les médicaments habituels, ou qui ne les tolèrent pas. Ils leur permettent alors de retrouver une qualité de vie acceptable, d’autant plus que leur administration se fait par simple injection tous les quinze jours ou tous les mois. "Certains patients nous expliquent qu’ils ont retrouvé une vie semblable à celle qu’ils avaient avant la maladie !", se réjouit le Pr Pascal Demoly, responsable du service de pneumologie, allergologie et oncologie thoracique au CHU de Montpellier. Des progrès restent cependant à faire sur l’identification des patients éligibles à ces traitements. L’asthme provoque en effet encore 900 décès par an en France, parfois parce que les traitements habituels, qui doivent être pris même lorsque les symptômes de l’asthme disparaissent, ont des effets indésirables significatifs qui ne facilitent pas l’observance stricte pourtant indispensable. Les spécialistes pointent aussi un manque de connaissance autour de ces traitements. "Le parcours de santé est parfois très complexe avant de se trouver face à un médecin qui saura bien évaluer la gravité de l’asthme et guider le patient vers la meilleure prise en charge", rappelle le Pr Alain Didier, pneumologue au CHU de Toulouse. "De nombreux généralistes ne connaissent pas ces nouveaux traitements, car ils ne peuvent pas les prescrire, et les laboratoires n’ont pas le droit de leur en parler."
(Le Figaro – 4 juillet 2022)