60% des cancers du sein et 44% du côlon sont diagnostiqués à un stade précoce

L'Institut national du cancer (INCa) et l'agence Santé publique France publient la première estimation nationale sur les stades de détection des cancers du sein et des cancers colorectaux. La production de ce nouvel indicateur pourra permettre d'"adapter les politiques publiques de prévention et de lutte contre le cancer", note l'INCa. Ce rapport, qui s'appuie sur les données d'une quinzaine de départements français, entre 2009 et 2012, montre ainsi que six cancers du sein sur dix sont détectés à un stade précoce. Trois sont détectés à un stade intermédiaire et un à un stade avancé. Concernant les cancers colorectaux (hommes et femmes confondus), 45% sont diagnostiqués à un stade précoce, contre 22% de stades intermédiaires et 33% de stades avancés. Des chiffres jugés insuffisants pour le cancer colorectal, alors que seule 30% de la population concernée participe aujourd'hui au dépistage systématique, pourtant très pertinent. Et plus le cancer est diagnostiqué tôt, plus le traitement est efficace. Pour le cancer du sein en revanche, mettre l'accent sur le dépistage précoce est une stratégie encore débattue. "La détection précoce de ces cancers n'est pas forcément une bonne chose, du fait du risque de surdiagnostic élevé. Certains petits cancers précoces n'évolueront jamais en cancers dangereux", explique au Figaro le Dr Philippe Autier, médecin épidémiologiste à l'Institut international de recherche et de prévention (Ipri, Lyon). A l'inverse, le Dr Charlotte Ngô, praticienne hospitalo-universitaire en chirurgie gynécologique à l'hôpital Georges-Pompidou (APHP, Paris), se réjouit des bons chiffres en matière de détection précoce, même si elle ne nie pas le risque de surdiagnostic des cancers du sein.

(La Croix, Le Figaro - 26 avril 2018; Pourquoi Docteur - 25 avril 2018)